Pendant 10 ans, j’ai été un développeur “traditionnel”, à bosser sur les projets de mes clients et employeurs. Puis il y a bientôt 3 ans, j’ai eu envie de construire quelque chose à moi.
Je m’y suis mis en parallèle, un jour par semaine, le soir et le week-end. Je l'ai fait pendant 2 ans avant de décider d'y dédier 100% de mon temps.
À l’époque, ça me paraissait évident. Mais aujourd’hui, avec du recul, je me rends compte que ça ne l'est pas tant que ça.
## Ce qu'on ne dit pas assez sur le temps partiel
Par "temps partiel" j'entends de bosser sur un projet en parallèle de l'activité qui met à manger sur la table. Et ça change tout. Parce qu’on avance avec plus de sécurité. Et cette sécurité permet à certaines qualités essentielles de s’exprimer.
### Tu suis ton instinct
Quand ton projet ne paie pas les factures, l'échec est sans grande conséquence. C'est plus facile d'y aller full freestyle.
Autrement dit, tu suis naturellement ton instinct.
Et l’instinct, en entrepreneuriat, c’est la compétence n°1. Parce qu’il te manque toujours des infos. Tu peux pas tout anticiper. Mais à un moment, faut trancher. Et avancer.
### Tu prends du plaisir
Se faire plaisir, ça ne paie pas. Par contre, c'est un moteur.
C'est ce qui ma permis de créer un calculateur d'impôt sur le revenu qui a connu le succès qui m'a poussé à passer à temps plein. Le sujet n'est pas sexy, mais parce que je me suis éclaté, j'ai créé quelque chose de jamais vu.
### Tu es forcé d’aller à l’essentiel
Quand tu as de grandes idées mais peu de temps, t'es obligé de prendre des raccourcis. Tu te perds pas dans les détails et tu ne t’enlises pas dans la perfection.
Tu produis.
Mais faut pas se mentir : le temps partiel a aussi ses pièges.
## Les limites du temps partiel
Quand tu n'avances qu'à l'instinct et au plaisir, tu risques d'avancer dans la mauvaise direction.
### Tu perds de vue l’objectif
Quand il n’y a pas d’enjeu vital et que tu t’éclates, tu peux vite te laisser porter par les signaux qui font du bien : les likes, les commentaires, les abonnés.
Mais est-ce que ça a une chance de devenir rentable ? Est-ce que quelqu’un paierait pour ce que tu construis ?
Sans pression, tu repousses ces questions. Et parfois, tu te réveilles trop tard.
Alors tu te dis : bon, allez, faut que je passe à temps plein…
## Ce que le temps plein change vraiment
Quand l’argent ne rentre plus, l’urgence s’installe.
> [!NOTE]
> Je parlerai dans un autre article du meilleur statut juridique pour entreprendre en phase de lancement.
### L’urgence met les choses au clair
Tu n’as plus le luxe de procrastiner. Il faut vendre. Trouver une offre. Un client. Un canal. Un message. Et tu te mets enfin à bouger.
Tu contactes des gens. Tu proposes. Tu ajustes. Tu testes.
Dans mon cas, ça m’a poussé à délaisser Twitter pour LinkedIn. J’ai arrêté de ne parler qu'à mes potes freelances pour m’adresser à mes vrais prospects. Et là, ça a commencé à cliquer.
### Tu as enfin du temps… pour faire ce qui compte
Avec des journées entières pour ton projet, tu as le temps de faire tout ce que tu n'aurais pas fait juste pour le fun.
Enchaîner les appels de découverte. Clarifier ton offre. Travailler ta stratégie. Lancer une V1. Vendre. Améliorer. Recommencer.
À condition de pas te faire piéger...
## Les pièges (sous-estimés) du temps plein
Spoiler : bosser à temps plein ne résout pas tout. En fait, ça crée même de nouveaux problèmes. Et pas forcément ceux qu’on croit.
### Le temps n'existe plus
Quand tu n’as que 2 heures par jour, tu fais ce que tu peux. Quand tu as des journées entières, tu veux tout bien faire. Tu t’embarques dans des réflexions sans fin. Tu repousses les décisions. Tu ralentis.
Et pendant ce temps-là, le compteur tourne. Chaque minute qui passe est une opportunité… ou un rappel que le game over approche.
Accessoirement, c'est pas simple de décrocher et de penser aux vacances.
### Tu t’éloignes de ce qui t’animait
Comme il faut que ça marche, tu élimines tout ce qui ne “sert à rien”. Tu fais moins de choses pour le plaisir. Tu te dis que c’est pas stratégique. Pas rentable.
Et peu à peu, tu t’éteins. Tu perds ton instinct. Tu t’éloignes de ce qui faisait la force de ton projet au départ.
## Alors, on choisit quoi ?
Ça dépend de toi.
- Si tu es introspectif et cérébral (comme moi), le temps partiel peut te pousser à l'action, à condition d’être discipliné.
- Si tu es spontané et instinctif, le temps plein peut te rendre inarrêtable.
- Si tu te vois comme un solopreneur, le temps partiel te permettra d'itérer à ton rythme en te sentant en sécurité à chaque étape.
- Si tu veux créer la prochaine licorne, tu vas devoir y consacrer tout ton temps.
Mais en vrai, peu importe, faut juste pas oublier l’essentiel.
## Les vraies clés pour réussir (selon moi)
1. **Écoute ton instinct**
Ne reste pas figé. Avance. Même si tu n’es pas sûr. Ton instinct te guidera mieux que n’importe quel plan parfait.
2. **Fais-toi plaisir**
C’est ce qui te donnera l’énergie d’aller là où personne n'a été.
3. **Sois pragmatique**
Si tu veux vivre de ton projet, n'oublie pas que c'est un business. Pose toi les questions essentielles et ne te voile pas la face.
4. **Accepte ton contexte**
Tu choisis la sécurité ? Parfait. L’inconfort ? Très bien aussi. Mais sois lucide sur ta situation. Assume-la. Travaille avec.
Au final, y'a pas de vérité absolue. Peu importe que tu bosses 2h par jour ou 60h par semaine : si tu gardes le cap, tu avanceras.